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Mieux vaut écrire pour soi et ne pas avoir de public plutôt qu’avoir un public et ne plus être soi-même
Cyril Conolly


Un pessimiste opinerait que c’est fou le peu de temps que prend une vie, à peine le temps de grandir, d’aimer, de voyager, de faire trois milles choses, des petites et des grandes, que c’est déjà fini. Un passionné de la vie – et de tout ce qu’elle nous offre en général – pensera, quant à lui, que la sienne fut bien remplie et que si c’était à refaire, malgré les coups de vents qu’il a essuyé, il n’en changerait rien.

A une époque où la célébrité s’est convertie en indice de réussite et où les héros, qu’ils soient de chair ou de celluloïd, durent le temps d’un zapping, il est sage de garder bien présent au cœur et à l’esprit qu’une existence sans tambour ni trompette de la renommée a autant d’importance qu’une autre apparemment hors du commun.

Comme le disait joliment Cyril Conolly, mieux vaut écrire pour soi et ne pas avoir de public plutôt qu’avoir un public et ne plus être soi-même


Écrire est un plaisir et un luxe. Je fais partie de ceux qui écrivent, en se foutant comme de l’an quarante, de la notoriété, simplement parce que la musique des mots leur colle à l’âme. Nous écrivons pour le plaisir, pour nous perdre et nous trouver, une traduction de nous-mêmes sans ostentation, avec l’exigence de le faire bien. L’acquisition besogneuse d’un style, une patience infinie, un travail de fourmi taupinière… La solitude se fait monacale, mais aussi complice du monde, de ce que j’en sais et de ce que j’en ignore. Mais, la tête dans les étoiles, je reste toujours les pieds sur terre. Je suis une nomade de la vie et de l’écrit.


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