Le cadre de ce roman se passe dans les Cévennes, dans une maison dont l’esprit est calqué sur celui qui régnait dans les mudhifs ou maisons d’invités, architecture caractéristique des marais irakiens.
Extrait – p. 74
« C’étaient de splendides maisons flottantes faites de roseaux tressés et compactés dans lesquelles vivaient les Arabes des Marais d’Irak, une Venise mésopotamienne, un pays mouvant entre deux fleuves, le Tigre et l’Euphrate. Malheureusement aujourd’hui, les mudhifs ont pratiquement disparu. La région de Bassorah, ce berceau de Gilgamesh, est devenu un vaste champ pétrolifère où pullulent des entreprises étrangères qui n’emploient aucun Irakien. les habitants du Marais, quant à eux, sont enrôlés quasi de force pour aller combattre soit dans l’armée irakienne soit dans les rangs de l’État islamique. Depuis l’époque babylonienne, cette région fut le refuge de tous ceux qui fuyaient l’oppression jusqu’à ce que Saddam Hussein l’assèche en grande partie, les déserteurs et les opposants à son régime y étant accueillis et protégés. La chute du dictateur et les nombreux conflits qui ont suivi, ont fait le reste. Ces villages des marais furent le sujet de notre premier livre. Catherine les textes et moi, les photos. L’idée nous en est venue après avoir lu Les Arabes des marais de Wilfred Thesiger et, c’est en son hommage que nous avons baptisé ainsi ce lieu, toujours ouvert aux voyageurs et aux amis. »